Cette journée s’est concrétisée par la signature d’une charte d’engagement réciproque entre le Conseil Départemental du Finistère et le Mouvement Associatif de Bretagne (qui représente la moitié des associations de Bretagne, les associations organisées).

Solange Creignou, vice-présidente du CD 29 relève la capacité du monde associatif à questionner la gouvernance ; le besoin de relations égalitaires entre institutions et associations. Elle parle de pacte associatif, de contrat social, du vivre-ensemble sur notre territoire qui est rendu possible par les associations.
A l’issue des discussions de la journée, un livre blanc sera rédigé. Nathalie Sarrabezolles, présidente du CD29, espère une diffusion le 5 décembre 2017, lors de la journée du bénévolat. « Nous transmettrons cette production au Conseil régional qui a programmé des Assises régionales en mars 2018, ainsi qu’à l’Association des maires du Finistère », indique-t-elle. Les contributions sont encore possibles par mail : ALASSO@finistere.fr

Des changements seront à noter dans les dispositifs du CD29 dès 2018 vers une politique de la solidarité.
« Bousculez-nous » conclut Solange Creignou, vice-présidente, « on en a besoin » !

Nous vous proposons de revenir sur des éléments marquants de la conférence de clôture de Hervé Serieyx, Président de France Bénévolat, qui nous a donné de l’énergie pour continuer à faire rayonner le milieu associatif tout au long de l’année !

Il nous a présenté sa vision très illustrée de l’engagement associatif et du bénévolat en 2017.

S’engager, pourquoi, comment ?

Hervé Serieyx commence par expliquer que la société est imaginée par des gens hors-sol qui imaginent ce qui se passe en bas. On est coupé en tranches et ce n’est pas avec ça qu’on fait une société ! On se déteste, on se méprise, entre personnes issues du monde des entreprises, des associations ou des collectivités...

On note de nombreuses fractures ou coupures sociétales : spatiales (entre urbains / ruraux / rurbains), numériques, familiales (éclatées, recomposées, monoparentales…), générationnelles (une « centrifugeuse qui bloque ses jeunes et mixe ses vieux »), éducatives (« la machine à trier : on organise un naufrage pour repérer ceux qui savent nager »), professionnelles (« on y entre de plus en plus difficilement et on y sort de plus en plus vite »), identitaires (repliements).

Mais si les associations meurent, la société meurt !

La croissance du bénévolat a plusieurs raisons : pour du sens, pour l’appétit de l’utilité sociale, pour le lien social, « je m’épanouis, je grandis », pour exprimer sa capacité d’amour, pour le don et contre-don, pour régler des problèmes concrets qui se posent là à côté de chez moi : ennui, tristesse, logement, nourriture, inculture, santé, décrochage scolaire...

5 défis se posent à nos associations :

- Le projet de l’association
Beaucoup d’associations continuent parce qu’elles ont commencées. Quelle est la valeur ajouté sociétale ? Quelles sont ses missions, ses spécificités ? L’expliciter clairement.
Prendre en compte que nous sommes devenus une société digitale, que l’outil nous a transformé.

- L’efficacité territoriale
Avec qui ? Ne jamais rester une association toute seule, qui plus est, dans un contexte de baisse des subventions. Monter des coopératives, mutualiser. Connaître son territoire pour être crédible. « C’est ensemble qu’on bosse ! ». On passe d’une structure en coupole (limitée, caporalisant) à une structure en corolle (qui multiplie).

- La gouvernance
On a de plus en plus de gens d’accord de faire des choses et de moins en moins de gens à vouloir prendre des responsabilités. La suite d’une association, ce n’est pas spontané. Ça se prépare. Il s’agit de repérer et de favoriser une envie, et après on l’accompagne, on l’aide. Faire confiance. Envoyer un signal fort. « Les jeunes, c’est pas nous en moins vieux. »

- Économique
Grâce aux associations, c’est une économie de plus de 8 milliards d’€ que fait le pays.
Mettre en avant la véritable plus-value sociétale de ce que l’on vise. Montrer dans sa demande de subvention la force du bénévolat, le monétariser (comme si c’était du salariat).

- La pédagogie de l’engagement
Beaucoup de jeunes viennent mais peu restent… « Ça sent l’entre-soi … », « Ça sent le vieux ! » Valoriser le bénévolat, mettre en place le passeport du bénévole (16000 ont été distribués). Il est souhaitable de valoriser les compétences acquises : participation à un projet – prise de parole en public – travailler avec des gens qu’on n’aime pas...

La définition des bénévoles contagieux par « les 5 E », les 5 efforts pour le devenir, selon Hervé Serieyx, Président de France Bénévolat :

- Étoile
Être capable de donner l’étoile, quand les yeux brillent quand on parle de quelque chose qu’on aime. 

- Enthousiasme
Ne travailler qu’avec les gens positifs.
« Avec les gens positifs, il n’y a jamais de problèmes. Avec les gens négatifs, il n’y a jamais de solutions. »

- Écoute
Écouter, c’est le début de la laïcité. On passe de l’état de l’individu à l’état de personne quand on est avec les autres. « Qu’est-ce que la vérité ? La vérité c’est de la chercher ! »

- Endurance
« L’échec n’est pas le contraire de la réussite, c’est le brouillon. » Faire passer cette idée, en tirer une leçon.

- Éthique
Ne pas réduire les personnes uniquement à leurs compétences techniques.

En on pourrait rajouter :

- Exemplarité
Ce qu’on dit, on le fait. « On ne suit que les personne qui ont les bottines qui suivent les babines. »
Faire avec. Deux valeurs : l’exigence et la tendresse.
« Attention, on devient vite un cloporte, c’est même naturel. »

- Efficacité
Les associations, c’est l’efficacité de la sève, non pas le thyphon.

Pour revivre une partie de cette journée :

Conférence d’ouverture par Jean-Louis Laville :
https://www.youtube.com/watch?v=WTQL1d7n-bY

Conférence de clôture de Hervé Serieyx, Président de France Bénévolat :
https://www.youtube.com/watch?v=kPES_hEnMPg